Robert Venturi

Vladimir Belogolovsky: Est-ce que votre architecture est plus de l’ordre de la communication que d’espace ?
Robert Venturi: oui, c’est exactement cela.
V.B.: Maintenant, comment l’architecture diffère d’autres disciplines tels la peinture ou la musique ?
V.B.: Je pense que tous les arts visuels essentiellement disent des choses, utilisant la narration, le symbolisme et donc c’est un procédé – des mots, des sentences, des concepts écrits et des images venant ensemble. (Robert Venturi interviewé par Vladimir Belogolovsky, « Conversations with Architects in the age of Celebrity », DOM, Berlin, 2015, p. 516)

La deuxième génération d’architectes modernes, préoccupés qu’ils étaient de considérer l’espace comme la qualité architecturale, leur fit lire les bâtiments comme des formes, les piazzas comme de l’espace et les graphismes et la sculpture comme de la couleur, de la texture et des proportions. Cet ensemble produisit une expression abstraite dans l’architecture au moment où l’expressionnisme abstrait dominait dans la peinture. Les formes et les accessoires iconographiques de l’architecture médiévale et de la Renaissance furent réduits à une texture polychrome au service de l’espace; les complexités et les contradictions symboliques de l’architecture maniériste ne furent appréciées que pour leur complexité et leur contradiction formelle; on aima I’architecture néo‑classique, non parce qu’elle faisait une utilisation romantique des associations, mais pour sa simplicité formelle. (Robert Venturi, Denise Scott-Brown, Steven Izenour, « L’enseignement de Las Vegas ou le symbolisme oublié de la forme architecturale », Pierre Mardaga, Architecture+Recherches, Bruxelles-Liège, 1987, p. 113.)