Son impact physique

Les textes décrivant l’impact physique, certains disent psycho-physique, de l’espace construit sur l’homme, sont peu nombreux.

Cela tient-il au fait que les personnes qui le perçoivent ont des difficultés à décrire leur ressenti ?

Deux textes tentent le rendre:

De l’œuvre de Richard Serra se dégage toute une sensation palpable de changement autour de soi. Alors que l’on déambule à côté de ces masses, il se passe quelque chose de particulier qui a rapport avec la masse, la densité et le vide. On sent qu’il y a déviation de certaines règles physiques – comme la lumière est déviée par la gravitation. (Philippe Starck, « impressions d’Ailleurs » avec Gilles Vanderpooten, Editions de l’Aube, Paris, 2012, pp. 115-116)

Dans notre for intérieur, nous sommes tous plus ou moins conscients de l’épaisseur des murs et des sols qui nous entourent. Cette épaisseur est importante, et employer un seul matériau uniforme, comme le béton, me permet de jongler plus facilement avec elle. Le béton donne une impression latente de masse et génère une sensation de profondeur. Au-delà du regard, il produit un effet psychologique, que l’on peut ressentir par l’expérience. Même lorsque, dans un espace, le béton fait l’objet d’un seul type de finition minutieuse, ses qualités entraînent des variations dans la compréhension de cet espace. Il s’agit là du sens des relations entre les êtres humains et les choses, qui est pour moi une grande source d’intérêt. (Tadao Ando in:The Japan Architect n° 276, repris dans Yann Nussuaume, « Tadao Ando – Pensées sur l’architecture et le paysage » Arléa, Paris, 1999, p. 48.)