Coop Himmelb(l)au

Le recours à l’automatisme, au dessin automatique est-il réellement opératoire lorsqu’il s’agit de concevoir des programmes autres et plus complexes que ceux des maisons individuelles ? Comment cet automatisme passe-t-il dans le réel?

J’ai essayé d’expliquer pourquoi nous nous servons de cela: pour nous débarrasser  de la pensée « additionnelle », pour imprégner le dessin – cette première empreinte de l’espace – d’émotion, de facteurs inconscients, choses indubitablement absentes de l’architecture existante.  L’automatisme nous permet d’exclure toutes ces contraintes. Au premier stade, si l’on se force à comprimer ce moment de conception, à le rendre plus dense, cela vous permet de vous débarrasser des contraintes de l’architecture – fonction, programme, codes, clichés, formalisme. Seul l’espace, l’élément primordial de l’architecture, apparaît comme une empreinte dans le dessin; ensuite, il y a la maquette. Celle-ci structure la réalité matérielle par rapport à cette première empreinte. (Wolf Prix, interviewé par Chantal Béret, in Art Press, n° 177, fév. 1993, p. 52.)