Sanaa

A propos du musée d’art contemporain du XXIe siècle à Kanazawa:

Ryue Nishizawa: Les espaces d’exposition sont spécialement difficiles. Ce que je veux dire par cela c’est que l’architecture ne devrait pas être trop visible. Et en même temps, ce n’est aussi pas suffisant si elle n’est qu’une toile de fond. Il est nécessaire de considérer correctement la relation entre l’affichage et la présentation des objets exposés. Ce n’est pas une tâche simple. Mais une des expériences que nous avons retenu de Kanazawa, d’une des galeries que nous avons dessinée pour être employée par les artistes, est que l’espace lui-même assume différentes dimensions en fonction de l’art qu’il contient. Par exemple, si l’un installe un objet de très petite dimension dans une pièce très large, cet objet sera ressenti plus fortement. Ou parfois, l’espace peut sembler rempli. Bien sûr, rien ne change au niveau de l’architecture, les dimensions restent les mêmes, mais un nouvel espace nait à chaque fois. La possibilité d’avoir une collaboration maximale avec un artiste est une expérience unique. (p. 590)

et du Rolex Learning Center, Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne:

Les gens de l’université nous ont demandé de réfléchir quel genre d’espace serait bien pour les étudiants et la faculté. Nous avons trouvé l’idée d’un espace qui ne définirait pas en « ceci est un corridor, ceci une salle de classe, ici on étudie et là on circule. » Nous avons décidé de rejeter ces définitions. Nous avons été à l’université et avons vu qu’il y avait beaucoup d’étudiants marchant en rue, parlant. Ils étudiaient dans la rue. J’ai aussi vu qu’il y a avait beaucoup d’étudiants en classe, bien qu’il semble qu’ils n’étudiaient pas. Aussi j’ai senti que les étudiants étaient des gens qui étudient, échangent des informations, discutent partout, même étant en mouvement. Une suite de classe alignées le long d’un corridor ne marche pas si bien que cela. Une de nos idées était que les étudiants puissent discuter et avoir des idées n’importe où : lorsqu’ils étudient ou lorsqu’ils marchent ou qu’ils prennent un café. C’est cette idée que nous pensions être bonne pour réaliser notre bâtiment. (pp. 604-605) (Ryue Nishizawa de l’agence Sanaa, in : Hans Ulrich Obrist, « Lives of Artists, Lives of the Architects », Penguin Books, Londres, 2006) [trad. Marc Crunelle]

Aussi le Rolex Learning Center est composée d’un sol continu, ondulant, sans fin, ponctué de salles de classes, de séminaires, d’une bibliothèque. Les étudiants marchent, lisent sur les coussins par-ci par-là, le tout dans une atmosphère calme et sereine.