Adolf Loos

Bien qu’il n’ai jamais défini ni inventé le terme de Raumplan, son nom est étroitement associé à cette conception particulière de composer l’espace architectural. Rares sont les textes où il est explicite à ce propos.

Ne pouvant participer au Weisenhoff à Stuttgart, il écrira:
« J‘aurais eu quelque chose à exposer, la solution du problème de la répartition des pièces d’habitation dans l’espace et non en surface, comme cela a toujours été le cas jusqu’ici, étage par étage. Par cette invention, j’aurais épargné beaucoup de travail et de perte de temps à l’humanité dans son développement. Car telle est la grande révolution architecturale: la solution d’un tracé dans l’espace. Avant Emmanuel Kant l’humanité ne savait pas encore penser spatialement, et les architectes étaient contraints de faire des toilettes aussi hautes que les salles. Ce n’est qu’en partageant la hauteur en deux qu’ils purent aménager des pièces basses. Et tout comme l’humanité saura un jour jouer aux échecs dans l’espace, à l’avenir, les autres architectes résoudront également le plan dans l’espace. » (Adolf Loos, « Malgré tout » (1900-1930), [trad. Marc Petit et Jean-Claude Schneider], Paris, 1972, in: Burkhardt Rukschcio et Roland Schachel, « la vie et l’oeuvre de Adolf Loos », Mardaga, Bruxelles-Liège, 1987, p. 318.)

Dans un entretien donné à son confrère Lhota peu de temps avant sa mort, il dira: « Je ne conçois pas de plans, façades ou coupes, je conçois de l’espace. En fait, il n’y a pas de rez-de-chaussée, d’étage ou de sous-sol, ce ne sont que des espaces communicants, vestibules et terrasses inclus. Chaque pièce a besoin d’une hauteur spécifique, la salle à manger différente de celle de l’office, ainsi les planchers sont à des niveaux différents. Ensuite ces espaces doivent être mis en relation entre eux, de telle sorte que le passage soit imperceptible et naturel, mais également le plus pratique. Ceci, à ce que je vois, est un mystère pour les autres; pour moi, c’est une évidence. » (Karel Lhota, « Architekt Adolf Loos », Architekt SIA 32. Tg, Prague, 1933, p. 143.)